« Tu dessines des croquis stupides pour passer le temps dans le désert. La voilà, ton œuvre : dessiner des croquis stupides pour passer le temps dans le désert. »
Lars Iyer, Nu dans ton bain face à l’abîme
Peut-être devais-je être prédestiné à écrire pour rendre le change à mon prénom Proustien ? Mais ce sont les auteurs de la Génération X et de la Beat Generation (Douglas Coupland, Bret Easton Ellis, William Burroughs, etc.) qui m’ont permis de trouver ma voie.
C’est sous le format de la nouvelle que je me suis complus, après un temps à écrire des poèmes. Je me sens moins prisonnier des fils de la narration et de la forme, plus à même de laisser le lecteur s’immerger dans le non-dit et les symboles. Je ne pense pas écrire pour raconter quelque chose, je pense même ne pas être très doué pour ça, ma démarche est plus visuelle, j’aime coucher sur le papier des paysages, des scénettes, des décors qui pullulent dans ma tête. Malgré tout, si mes écris devait exprimer quelque chose alors ça serait le Spleen, à la manière d’un Baudelaire ; profond, existentiel, omniprésent autant dans les contemplations que la perdition.
La mention spéciale décernée à « La Maison des Mouches » lors du Prix Littérature et Musique 2016 a renforcé ces convictions et donné l’impulsion au développement d’un futur recueil de nouvelles. Et ainsi, participer de ma petite brique à la visibilité du format bref. Je pense qu’on a trop laissé de côté la nouvelle au profit du roman, la synthèse est pourtant au cœur de notre civilisation : écriture abrégée, clip, teaser, tweet, etc.
© crédit photo: Pierre Puech, 2016